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L'avenir des déchets ménagers en France
L'avenir des déchets ménagers en France
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12 janvier 2007

III -

III - Les autres solutions

Aujourd’hui 40% des déchets sont incinérés et 40% sont mis à la décharge. Peut-on dire que ces solutions sont favorables à l’environnement ?

1 - L’incinération des déchets

a - Qu’est-ce que l’incinération

Lorsqu’on ne peut pas recycler un produit, on le traite par incinération. L’incinération permet la destruction des déchets par le feu. Cette technique est utilisée pour deux raisons :

- c’est une méthode qui permet d’éliminer les déchets ;

- elle permet de produire de l’énergie.

Aujourd’hui, 40 % de nos déchets ménagers sont traités par incinération.

L’incinération a été crée dans les années 1960 pour permettre la suppression des déchets. Elle s’opposait au recyclage des déchets, car le recyclage pouvait laisser aux déchets leur caractère polluant.

 

 

carte

Les incinérateurs actifs en France

 

 

La France est le premier pays européen qui possède le plus grand nombre d’incinérateurs.

b - Avantages et inconvénients de l’incinération

    

Avantages

L’incinération est une valorisation énergétique et joue un rôle dans la chaîne de gestion des déchets en contribuant à réduire les aires de stockage des déchets. L’objectif est d’utiliser les déchets comme combustibles pour produire de la chaleur qui sera transformée en vapeur et en électricité afin d’alimenter des réseaux de chaleur ou de chauffage, d’où une diminution de la consommation de charbon et de pétrole.

L’incinération produit des résidus ultimes comme les mâchefers (résidus solides) et les cendres. Les cendres sont stockées après être rendues inertes, tandis que les mâchefers sont de plus en plus réutilisés, par exemple comme remblai pour la construction des routes.

Inconvénients

L’incinération apporte plus de problèmes qu’elle n’en résout, elle est dangereuse pour l’environnement. En effet, les incinérateurs ne permettent pas la disparition totale des déchets, car ceux-ci ressortent majoritairement sous forme gazeuse (les incinérateurs émettent beaucoup de CO2, ce qui aggrave l’effet de serre). Ces déchets deviennent nocifs et toxiques pour l’environnement. Les incinérateurs empoisonnent l’air, le sol et l’eau avec des polluants persistants et mortels.

Il existe de nombreux opposants à l’incinération qui préfèrent le projet « zéro déchet », bien moins polluant.

Une autre conséquence de l’incinération est la maladie du cancer qui touche la population voisine.

L’incinération n’est pas la technique idéale pour supprimer les déchets, c'est une technologie coûteuse et polluante.

2 - L’enfouissement des déchets

Les centres d’enfouissement ne prennent en charge que les déchets ultimes. Les centres de stockage de déchets ultimes (CSDU classe 2) sont des installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation préfectorale.

Ils sont autorisés à recevoir:

- les déchets ménagers dont la partie valorisable a été retirée ;
- les déchets industriels banals dont la partie valorisable a été retirée ;
- les résidus de traitement et de valorisation des ordures ménagères.

 

 

decharge

20 000 tonnes de déchets ultimes sont enfouies par an.

   

Ces installations très réglementées doivent être situées à une distance minimale des zones habitées ou sensibles (zones de prélèvement d'eau par exemple) et implantées dans un site avec un sol imperméable, renforcée par l'utilisation de diverses membranes.

Un CSDU est divisé en casiers (volumes délimités par une digue stable et étanche) dont la géométrie permet d'éviter les débordements d'un casier à un autre. Le fond et les flancs des casiers sont munis d'une membrane (mélange de fibres textiles) surmontée d'un drainage.

Pour limiter l'action de l'eau sur les déchets, des fossés détournent les eaux pluviales.

Les déchets (compactage, broyage) sont stockés en fonction de leur nature et de leur comportement.

La durée d'exploitation d'un site est d’environ une vingtaine d'années ; pour toute partie couverte, un plan de réhabilitation doit être prévu pour une période d'au moins 30 ans après la fermeture du site.

Le site est fermé par une clôture et peut être équipé à l'entrée d'un portique de détection de la radioactivité.

Centre_d_enfouissement

Le centre d'enfouissement

Les déchets collectés en déchèterie ne pouvant être valorisés sont stockés dans un Centre d’Enfouissement Technique (CET). Leur fermentation permet de récupérer du biogaz*, Les CET sont soumis à des normes environnementales renforcées pour éviter toute pollution du milieu naturel par infiltration et pour garantir une parfaite réhabilitation du site après son exploitation (en moyenne 10 ans).

Aménagement du CET pour confiner le site et protéger l’environnement des infiltrations :

1 - Une barrière de sécurité naturelle en argile de 5 mètres, une barrière géo-textile haute résistance, 3 autres couches de protection (membrane plastique, membrane géotextile, pierre concassée) ;

2 - Stockage dans des alvéoles au sein du centre d’enfouissement technique ;

3 - Récupération et traitement des lixiviats* ;

4 - Fermentation des déchets qui produisent du biogaz. Il est récupéré et valorisé soit par Gaz de France (après avoir été lavé et épuré), soit en étant brûlé sur le site pour récupérer de l’énergie (chaleur ou électricité) ;

5 - Contrôles environnementaux durant l’exploitation et pendant 30 ans à l’issue de l’exploitation ; 

6 - Réhabilitation : à mesure que les alvéoles sont remplies, elles sont recouvertes et revégétalisées.

      

Avantages

    

Les sites d’enfouissement peuvent devenir une ressource, non seulement à des fins de récupération des gaz, mais aussi comme aires de loisirs après leur fermeture.

La récupération de matières utiles des sites d’enfouissement pourrait également être une option à l’avenir.

Inconvénients

Les lixiviats, vecteurs de pollution
Au contact des lixiviats, les eaux de surface et les eaux souterraines se dégradent. La pollution des eaux souterraines est le résultat de l'infiltration et de la diffusion des lixiviats en sous-sol fissuré. La pollution des eaux de surface peut résulter du débordement et de l'écoulement des bassins de stockage des lixiviats dans le réseau hydrographique.

Impact sanitaire des décharges
Le biogaz a un impact sur la population voisine, il provoque une diminution des défenses immunitaires et donc la possibilité d’avoir un cancer. Le biogaz, constitué en partie de composés nocifs dont certains peuvent se révéler toxiques, peut déclencher ces symptômes.

Métaux lourds et incidence sur la santé
Les métaux lourds présents dans les lixiviats peuvent être à l'origine d'une pollution et avoir de graves conséquences sur la santé. En effet, le plomb (éléments électriques, piles...) et le mercure (thermomètres, baromètres...) sont capables de perturber le développement normal des individus. Pour éviter la dispersion de ces polluants dans la nature, il faudrait en réduire l’utilisation et les remplacer, comme cela a été fait pour le mercure dans les thermomètres

En fin de compte, la mise en décharge ne semble pas une solution totalement fiable en ce qui concerne la protection de la nature et de la santé humaine. Les centres d’enfouissement nuisent à la population voisine et polluent l’environnement. Les avantages qui résultent de cette technique n’en sont que minimes.

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